Centre d’hébergement

L’approche

Nous adhérons au concept qui veut que la toxicomanie provienne de problèmes d’adaptation et est une conséquence, parmi d’autres, de souffrances et de malaises biopsychosociaux importants. 

Dans notre programmation nous travaillons donc avec l’individu à travailler les causes de sa consommation et voulons l’amener à combler ses besoins par d’autres façons que la consommation.  Le Centre sur l’Autre-Rive privilégie un mode d’intervention globale axé sur toutes les sphères de l’individu soit la santé, les relations sociales, l’aspect professionnel, l’aspect socio-judiciaire, la famille et le bien être psychologique.   C’est pourquoi le Centre offre des ateliers ainsi que différents services permettant de travailler ces différentes sphères et ainsi améliorer le niveau de bien-être personnel et social de l’individu. 

L’approche utilisée par l’équipe du Centre sur l’Autre Rive est celle de la thérapie cognitivo- comportementale et plus spécialement le schéma thérapie de Young que nous avons adapté à la clientèle toxicomane.  Cette approche nous permet de travailler sur les causes de la consommation en permettant au résidant d’identifier ses schémas comportementaux et ensuite travailler à les changer.

La thérapie cognitive permet aussi aux résidants d’identifier le mode de pensée qui les amène à consommer ainsi qu’à trouver des solutions alternatives à la consommation.

Services offerts

Évaluation et référence

Afin de mieux répondre aux demandes de la clientèle de déterminer la nature de leurs besoins et des ressources pouvant y répondre, nous utilisons un formulaire pour notre entrevue d’évaluation dont l’objectif est de déterminer, pour la personne qui désire entrer au Centre sur l’Autre Rive, la pertinence d’un séjour au Centre. L’entrevue d’évaluation, pour l’admission dans nos services, est basée sur une grille d’inventaire de situation biopsychosociale.  Elle a pour but de cerner l’ensemble des problèmes du client et d’évaluer sa capacité à suivre le traitement et à évoluer de façon satisfaisante à l’intérieur de nos services.

Un soutien à la désintoxication

Le client en désintoxication subit une évaluation médicale.  Son programme d’activité est établi en fonction des recommandations du médecin ou du référent.  Outre le support et les soins requis par ses symptômes de sevrage physique, l’encadrement fournit un support psychologique et motivationnel afin de l’aider à passer cette phase et à entreprendre une démarche de traitement.

Le programme de thérapie

Le programme thérapeutique du Centre s’adresse aux alcooliques et aux toxicomanes pour qui les thérapies externes ou les thérapies brèves d’un mois sont insuffisantes en raison de leur détérioration biopsychosociale et pour qui un support à la réintégration sociale est une condition nécessaire à leur rétablissement.

Le programme est conçu pour s’étendre sur une période de 4 à 6 mois.  Il vise, par la thérapie individuelle, la thérapie de groupe et le milieu de vie, à rompre la dépendance aux psychotropes, à développer la connaissance de soi, les habiletés relationnelles et sociales, l’estime de soi et à favoriser l’intégration de la personne dans la société.

Le programme tient compte de la dynamique du processus thérapeutique, des besoins et de la capacité d’évolution de la clientèle.  Il regroupe les principaux thèmes des ateliers afin de permettre leur approfondissement.  Ces thèmes sont échelonnés sur les 16 semaines de stage interne selon la chronologie suivante : 

La réinsertion sociale

Un service de réinsertion sociale est offert aux résidants qui en ressentent le besoin. Effectivement, les démarches extérieures telles que la recherche d’emploi ou le retour aux études peuvent être des facteurs de stress et donc, devenir une cause de rechute pour certains. Ces résidants peuvent ainsi demeurer au Centre et bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien par les intervenants afin de les aider dans leurs démarches de réinsertion. Dans le but de favoriser le retour progressif en société, nous sommes en mesure de communiquer avec plusieurs ressources pour soutenir le résidant dans son cheminement.

Lorsqu’un résidant demande à faire une réinsertion sociale, il est rencontré par un intervenant et sa demande est évaluée en équipe.  Lorsque la demande du résidant est acceptée :

  • Un nouveau contrat de service est signé. Ce même contrat stipule que le service de réinsertion sociale est d’une durée d’un à trois mois selon les besoins de la personne et que les modalités de paiement sont les mêmes que pour la thérapie. Il fait également mention des services offerts tels que l’accompagnement et le soutien du résidant.
  • Un nouveau plan d’intervention est complété et signé en lien avec les objectifs de la réinsertion sociale du résidant.
  • Le résidant a droit à une rencontre hebdomadaire d’une heure afin de statuer sur les objectifs à accomplir durant la semaine et les actions à poser en lien avec le plan d’intervention. Un retour sur ses objectifs est fait généralement le vendredi. 
  • Chaque lundi matin, le résidant complète un plan de semaine afin d’indiquer les objectifs qu’il compte mettre en action durant la semaine ainsi que ses heures de sortie et d’entrée.   Cela permet au résidant de concrétiser ses objectifs et d’organiser efficacement son temps. Une copie du plan de semaine est remise au résidant et une autre est mise au dossier.
Le volet de réinsertion sociale vise plusieurs objectifs tels que :

Aspect professionnel : Lorsqu’un résidant a besoin d’aide pour retourner sur le marché du travail ou qu’il désire retourner aux études nous l’orientons vers l’organisme P.S. Jeunesse, avec qui nous avons une entente de collaboration.  Nous pouvons donc, diriger la personne vers cette ressource afin de couvrir plusieurs aspects tels que la conception du curriculum vitae l’aide à la recherche d’emploi ou le service d’orienteur pour le retour aux études.  P.S. Jeunesse a aussi plusieurs programmes pour les personnes n’ayant pas d’expérience d’emploi ou qui sont sur l’aide sociale depuis plusieurs années.  Pour certains résidents ayant un problème de santé mentale, nous les orientons vers le SDEM (Service de développement d’employabilité de la Montérégie).

Aspect résidentiel: Lorsque le résidant désire se trouver un appartement, nous le soutenons dans sa recherche de logement en lui donnant accès à internet et aux journaux de la région. Nous l’aidons aussi à clarifier ce qu’il recherche dans un logement et ce qu’il devrait éviter (exemple: proximité d’un bar).  Pour certains résidents qui ont besoin d’en encadrement à long terme nous conseillerons plutôt des appartements supervisés ou des centres offrant un service de réinsertion sociale à long terme comme la maison l’Exode à Montréal ou l’Armée du Salut.  Le relais à Longueuil et le Vestibule à Valleyfield sont aussi des endroits offrant des services de réinsertion sociale à long terme. 

Aspect financier : Dans tous les cas, nous aidons les résidents à se faire un budget et à le respecter de façon à faciliter leur fonctionnement une fois à l’extérieur.

Aspect social : Pour les résidents qui doivent se créer un nouveau réseau social nous les encourageons à essayer : Les organisations sportives, les meetings A.A. et N.A, faire du bénévolat ou entrer dans une association et faire des activités artistiques.  Selon les goûts et capacités de la personne, nous l’orienterons vers différentes activités qui pourront l’aider à développer un nouveau réseau social.  Lorsqu’un résidant est particulièrement anxieux, nous faisons de l’accompagnement.  Lorsqu’une personne a certaines limites, comme un problème de santé mentale, nous l’orientons vers différents organismes comme Psycohésion ou le Dalhia.

Aspect couple : Nous offrons le service de thérapie de couple court terme pour ceux qui en ont besoin ou de l’aide concernant les problématiques sexuelles.  Pour les résidants qui auraient besoin d’une thérapie de couple à long terme nous les orientons vers certains organismes spécialisés en thérapie de couple à faible coût qui sont situés à Montréal.

Aspect sociaux-judiciaires : Lorsqu’un résidant à des problèmes judiciaires nous fournissons un service d’accompagnement et de support.  Nous fournissons aussi des rapports d’évolution lorsque demandé.  Pour tous les aspects sociaux comme demande de carte d’assurance maladie, obtention de la carte d’assurance sociale ou demande de permis, nous offrons aussi un service d’accompagnement et de support de façon à ce que le résidant possède ou soit en voie d’obtenir tous ses papiers lorsqu’il quittera le centre sur l’Autre Rive.

Un service personnalisé : Tous nos résidants sont différents.  Notre service de réinsertion sociale tente le plus possible de s’adapter à la réalité du résidant de façon à ce que sa réintégration sociale se fasse de la façon la plus harmonieuse possible.

Suivi postcure

Pour les résidents qui ont complété leur thérapie, le Centre sur l’Autre Rive offre un suivi postcure de 12 rencontres qui sont comprises dans le coût de la thérapie. Si après ses 12 rencontres, le résidant désire faire des rencontres supplémentaires, un coût symbolique, selon son revenu lui sera demandé.

Service d’aide à la rechute

Lorsqu’un résidant a complété sa thérapie au Centre sur l’Autre Rive et qu’il éprouve de la difficulté à maintenir son abstinence, une rencontre d’évaluation des besoins est faite avec le résidant et différents services lui sont offerts.  Le résidant peut alors choisir entre :

  • Un suivi externe intensif (une fois par semaine)
  • La possibilité de venir passer quelque jour par semaine au Centre (sans hébergement)
  • Une réinsertion sociale interne de 1 à 3 mois.

Lorsqu’un résidant décide d’entrer à l’interne, sa demande est évaluée en équipe.  Lorsque la demande du résidant est acceptée, un nouveau contrat de service est signé. Ce contrat stipule la durée du service d’aide à la rechute, selon les besoins de la personne, ainsi que les modalités de paiement. Il fait également mention des services offerts.

Le service d’aide à la rechute se déroule comme ceci :

  • Durant le premier 2 semaines, le résidant doit suivre le volet thérapie de façon intégrale et se présenter aux ateliers.
  • Des rencontres hebdomadaires sont fixées avec un intervenant qui aidera le résidant à faire un bilan de sa dernière thérapie ainsi qu’un compte rendu de ce qui s’est passé depuis la dernière thérapie jusqu’aux rechutes qui ont suivi.  L’intervenant aidera ainsi le résidant à déterminer les causes de sa rechute et les moyens pour y remédier.
  • Un nouveau plan d’intervention est complété et signé en lien avec les objectifs de traitement et de réinsertion sociale du résidant.
  • Selon notre expérience, ce sont les objectifs de réinsertion qui sont la plupart du temps des déterminants de la rechute.  C’est pourquoi une part importante du service d’aide à la rechute est consacré à la réinsertion sociale que le résidant entreprendra alors à partir de la troisième semaine.

Service d’aide à la famille

Pour les résidents qui sont en couple ou dont la famille est impliquée dans leur processus thérapeutique, nous offrons 1 à 3 rencontres avec des membres de la famille ou la conjointe pour les informer sur la thérapie et sur le processus thérapeutique que devra vivre le résidant.

Nous les informons également sur les attitudes qui aideront le plus les résidents ainsi que les comportements à surveiller.   Pour les couples, nous insistons souvent sur la nécessité de faire une thérapie de couple de façon à compléter le processus engagé par le résidant durant sa thérapie. 

Suivi communautaire

Le ministère de la Sécurité publique et le Centre sur l’Autre Rive ont signé au printemps 2007 un accord de partenariat en matière de suivi dans la communauté. Cette entente implique que le Centre sur l’Autre Rive offre des services de réinsertion sociale à la clientèle provenant du service correctionnel. Le suivi communautaire assure d’offrir du soutien et des repères pour le quotidien.

DURÉE DE SÉJOUR

Le séjour au Centre est d’une durée minimale de 16 semaines pour le volet thérapie et d’un mois pour la réinsertion sociale. Il peut se prolonger jusqu’à 7 mois en fonction des objectifs du résidant, de son plan d’intervention et de son évolution. Le volet réinsertion sociale est d’une durée de 1 à 3 mois et ne commence qu’une fois la phase thérapeutique complétée.

Critères d’admissibilité

·         Être âgé de 18 ans et plus.

·         Avoir un problème de toxicomanie (alcool, drogue, médicament)

·         Reconnaître sa toxicomanie (ou alcoolisme) et les conséquences qui en découlent pour soi et pour l’entourage.

·         Être motivé à faire une démarche thérapeutique intensive et de longue durée.

Critères de non-admissibilité

Le Centre sur l’Autre Rive s’est donné le mandat d’aider la clientèle toxicomane et alcoolique de tous les milieux.  Même si nous avons peu de critères d’exclusion, nous en avons quelques-uns qu’il est important de considérer

  • avoir moins de dix-huit ans.
  • Tout type d’accusation de crime sexuelle
  • Les femmes.
  • Les personnes n’ayant pas la motivation suffisante pour compléter le processus thérapeutique dans son entier.  Le séjour du Centre comprend actuellement 16 semaines de thérapie et un (1 à 3) mois de réinsertion sociale optionnelle.  Certaines personnes ne se sentent pas prêtes à faire un processus aussi long.  Nous les référons alors vers d’autres centres offrant des séjours plus courts.

Mécanisme d’accès

L’individu qui désire faire une thérapie au Centre sur l’Autre Rive peut communiquer directement avec nous ou par le biais d’un intervenant du réseau.  Nos principaux référents sont : le

système de référence drogue, aide et référence ainsi que les différents CSSS de notre région telle le CSSS du Suroît, le CSSS du Haut-Saint-Laurent et le CSSS Jardins-Roussillon.  L’organisme public le CRD le Virage, les différents centres de détention de la province du Québec, ainsi que différents organismes communautaires comme Pacte de Rue sont aussi des référents réguliers. 

Lorsqu’une personne désirant faire une thérapie communique avec nous, des informations sur le coût, la durée et l’approche de la thérapie lui sont données. Si la personne est toujours intéressée, un rendez-vous lui est fixé dans les jours qui suivent ou si nous sommes le vendredi, pour le lundi ou le mardi suivant.  Lors de son rendez-vous, une évaluation psychosociale de la personne suivant un questionnaire préétabli est faite pour vérifier si la personne répond aux critères d’admission et si la thérapie correspond à ses besoins.

Suite à l’entrevue psychosociale, l’intervenant consulte l’équipe d’intervention et communique avec la personne dans les 48 heures pour lui donner une réponse.  Si la personne est acceptée et qu’une place est disponible, la personne peut entrer immédiatement.  Si pour différentes raisons la personne ne désire pas entrer immédiatement en thérapie, un délai d’une semaine lui est donné.  Si ce délai est insuffisant, la personne peut se mettre sur la liste d’attente.